
Comme une évidence, le Texas des Clark a la beauté triste de la vraie apocalypse, quand celle, trop comics, de la Georgie des Grimes, Negan et Alpha surenchérit inlassablement, pour en mettre surtout plein la vue. Les aurores texanes et leurs parfums d'éternité amande-amère sont plus éloquentes que la vitesse vite consommée et les horreurs géorgiennes, sont dédiées aux absents autant qu'aux survivants. La dépression, l'obsession et la folie de ces derniers restent à visage humain. Ici, on écoute encore des vinyls romantiques et mélancoliques, en s'enivrant de Château Latour. Ici, on ne passe pas son temps à flinguer des vivants, comme on flingue des morts, on ne passe pas son temps à ressasser la guerre d'Irak ou de Syrie. Dans Fear the walking dead, on continue à pleurer ses morts pour de vrai, à ne pas vouloir les décevoir, à vouloir leur rendre hommage. On continue à avoir de vraies douleurs, comme de vrais remords. Insondables, à l'image de celle d'Alicia et ceux de Charlie dans le déchirant "Ferme tes yeux" de cette saison 4 à n'en croire ses yeux, ses oreilles, son âme. Dans cette série dérivée à l'ambition prométhéenne, on invente des paradis pour ceux qui partent et pour ceux qui restent on offre de beaux souvenirs ainsi qu'une volonté de fonder une nouvelle famille, libre d'accès. Ici, le slogan n'est pas "show must go on" mais le Wait for me de Moby ou le Carrion Flowers de Chelsea Wolfe. Ici, Madison a été créée pour que, dans ce nouveau monde, Nick et Alicia restent beaux et deviennent importants, et Nick est mort pour rendre Alicia plus forte et encore plus belle.
Même pas peur de dire que Fear the walking dead est une série qui compte infiniment.
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