Les 39 marches
Ici, dans Les Trente-neuf marches, une main qui irradie d'effleurer une cuisse nacrée et soyeuse, une pleine main qui jouit d'alpaguer la chair de lait de cette cuisse, une fois la soie retirée. C'est la femme qui montre le chemin. Ici, une paire de menottes pour obliger à une intimité, à conter fleurette dans une lande grise à perte de vue, jusque dans un lit, à se livrer à des contorsions, soit des exploits amoureux, et qui va servir au final à célébrer un couple, à sceller une belle alchimie. Une paire de menottes pour accorder, fut-il maladroitement, ses pas, ses gestes, ses désirs à ceux de l'autre. Ainsi va l'amour et le sexe.
Hitchcock, en Cupidon concupiscent (jusqu'à "perdre" les clefs des menottes), n'a jamais cessé de filmer des histoires érotiques bien à lui, de raconter des expériences sexuelles qui avortent (ici la belle énigmatique qui échoue trop vite sur un benêt, qui s'affirmera plus tard avec le danger, et la paysanne qui meurt à petit feu de ne pas être aimée), des histoires d'amour qui commencent mal et qui finissent souvent par des frénésies, de vie ou de mort, ici par deux mains qui se retrouvent, cette fois en plein accord et pleine connaissance de cause. Dans ces Trente-neuf marches, le fringant Hitchcock, pas encore le calculateur obsédé de Vertigo, filmait Robert Donat comme lui-même et Madeleine Carroll comme la blonde de ses rêves. Donc menottée à lui durant un bon bout de chemin.
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