

L'enfer chez Fulci n'est pas celui de Dante : il ne menace pas les "pêcheurs". Il est déjà sur Terre et le tri n'est pas sélectif. L'enfer est partout, propagé par les éléments, l'eau et le vent. Il se loge dans les corps comme dans les décors. Des murs lézardés, qui laissent échapper d'antiques plaintes, qui suintent un passé terrifiant, qui dégoulinent la mémoire horrifique de ses anciens occupants.
Le zombie est l'un de ses principaux véhicules. Et le zombie de Fulci n'est pas celui de Romero. Il n'a pas de vague à l'âme. Il regorge de vers et d'asticots ; ses orbites, vides, figurent une béance. Même les vivants (les personnages, les acteurs) sont creux chez le réalisateur transalpin. Les morts et les vivants de Romero ont des choses à dire. Le zombie de Fulci, sourd, quasi-muet et aveugle, n'est pas existentiel. Il n'a pas la tête dans le ciel. Il a la tête baissée, attirée vers la terre, qu'il aspire à réintégrer. Jusqu'à ce qu'il trouve une jugulaire.
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