Les deux cavaliers




“Cinquante ans dans ce putain de métier et j’arrive à quoi ? Diriger deux moumoutes sourdingues !”

Le port de la moumoute peut changer la face d’un film. James Stewart et Richard Widmark, dans Les deux cavaliers, sont chargés de ramener dans leur foyer des Blancs capturés par des Comanches. Au lieu de çà, au lieu de tourner un remake de La prisonnière du désert, ils passent leur temps à boire des bières et à fumer des cigares, à jouer les pipelettes au bord d’une rivière pour discuter mariage et savoir qui a le plus gros salaire, à échanger des captifs en livrant des winchesters à un remake light du chef Comanche Scar, à finalement convoler, pour le grand échassier, avec une ex-squaw aux yeux de jais. Après avoir dire merde aux abrutis qui refusaient de danser avec la belle.
James Stewart en fait des tonnes parce ce que sa moumoute le rend sourd et que Ford n’est pas disposé à lui gueuler dessus pour le diriger. Ford pense à autre chose. Il pense à son ami Ward qui vient de mourir.
“C’est la pire merde que j’ai tourné depuis vingt ans”, disait le cinéaste. 1h44 de pire merde de John Ford, c'est quand même un petit paradis.

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